HARMOREXIE

Anorexie

Anorexie mentale .


 

2591140796_d5428afcb4.jpg anorexia image by BloodyEly

 

 

Si de nombreuses jeunes filles vouent un culte à la minceur et se lancent dans des régimes parfois draconiens au moment de l’adolescence et si l’obésité gagne une grande partie de la population, il faut bien différencier cette envie de minceur pour plaire (à soi et aux autres) de ces troubles graves de l’alimentation que sont l’ anorexie et la boulimie.


De même, on accuse souvent les magazines et la mode de mettre l’anorexie au goût du jour. Mais bien avant que les magazines ne soient créés, l’anorexie sévissait : c’est au Moyen Âge que l’on trouve les premières descriptions d’anorexiques. Après en avoir longtemps cherché les causes, ce n’est que dans les années 1950 que l’on déterminera les origines psychologiques de ces problèmes.
 Cela signifierait il que, dire que les magazines de mode et la publicité, longtemps montrés du doigt, seraient moins dommageables qu'on ne l'a longtemps cru ? Selon Howard Steiger, ils peuvent certainement jeter de l'huile sur le feu... à condition que ce dernier ait déjà été allumé par des prédispositions biologiques. « À eux seuls, les magazines peuvent donner envie de perdre des kilos, mais ils ne suffisent pas à déclencher l'anorexie ou la boulimie. »


 

 L’anorexie et la boulimie peuvent sembler opposées et, pourtant, elles présentent de nombreux points communs et parfois même s’associent : on parle alors de boulérexie quand il y a alternance des deux troubles alimentaires.

 

L’anorexie mentale correspond à la volonté de maigrir alors même que le poids est normal ou déjà bas. Ce besoin est en rapport avec la peur de grossir et de devenir obèse. Peur de manger et amaigrissement massif en découlent.

L'anorexie mentale témoigne d'une anomalie inconsciente et profonde de l'équilibre affectif : théories sexuelles infantiles, refus inconscient d'être adulte. Elle survient volontiers à l'occasion d'un conflit familial, la perturbation de la relation avec la mère est caractéristique. Un intellectualisme à outrance est presque toujours associé.

 

La dénutrition va conduire à l’aménorrhée, à la bradycardie, à l’hypothermie, mais favorisera aussi les troubles digestifs (reflux gastro-oesophagien, ralentissement de la vidange gastrique, ballonnements abdominaux, constipation).

La peur pousse à l’hyperactivité physique, au trouble de l’image corporelle et au vomissement (par peur de regrossir) ou aux conduites obsessionnelles.

La restriction alimentaire favorise chez ces malades l’aménorrhée, les troubles digestifs (vidange gastrique ralentie, constipation), les troubles du caractère (angoisse, irritabilité), les troubles du sommeil, la sensation de puissance et les crises de compulsion alimentaire. Mais aussi le sentiment de maîtrise sans lequel l’anorexie mentale n’existe pas.

 

 

 

1. Fréquence

 

 

Il s’agit d’une maladie de la femme jeune en règle générale. Sa fréquence augmente : 1 à 1,5 % des femmes de 15 à 25 ans. La femme est touchée dans 95 % des cas. Elle touche actuellement toutes les classes sociales et tous les milieux.

 

 

 

2. Diagnostic

 

 

Le diagnostic est facile : il ne requiert aucun examen complémentaire. Calculez l’indice de masse corporelle minimal (IMC = 18,5 ) ; proposez le à la malade comme objectif ; elle est terrifiée et elle refuse : elle a une anorexie mentale !

 

 

2.1.Formes cliniques

Il est essentiel de reconnaître 2 formes cliniques :

L’anorexie mentale restrictive pure: où l’amaigrissement n’est obtenu que par la restriction alimentaire et l’hyperactivité physiquE?le malade ne présente pas de crise de boulimie ou n’a pas recourt aux vomissements ou à la prise de purgatifs (laxatifs, diurétiques, lavements…).

 

L’anorexie mentale de forme boulimique, où face à ses difficultés (et pas seulement de maigrir) l’anorexique s’aide de vomissements. Dès lors, elle peut devenir la proie de crise de boulimie.

 

Comment reconnaître la forme boulimique. Les malades, qui en ont honte, cachent leurs vomissements et leurs crises de boulimie. Le diagnostic est facile : gonflement des glandes salivaires (parotides en tête), bouffissure relative du visage, oedèmes plus fréquents.

Biologiquement : hypokaliémie, hémoconcentration (protides et hémoglobine élevés), hypochlorémie, augmentation de la créatininémie, parfois hyponatrémie (potomanie pour vomir plus facilement).

 

 

 

 

Cercle VicieuxLe cercle vicieux (privation-compulsion); comment s’en sortir ?
La plupart des individus aux prises avec un TCA (Trouble de Conduites Alimentaires) connaissent très bien ce fameux cercle vicieux. Ils en sont victimes et souffrent énormément de cette situation. La seule façon de se sortir de ce cercle est de le briser… La majorité des gens qui viennent consulter pour un TCA veulent le plus possible un « truc » pour cesser les crises. Il est très important de comprendre que les crises ne sont que le résultat de la restriction. Pour cesser les crises, il faut donc cesser la restriction.
Briser le cercle vicieux n’est pas facile et aucun truc ou méthode facilitante n’existe. La façon la plus efficace pour le briser est de consommer trois repas et trois collations par jour. Si une crise survient, il est souhaitable de tenter de l'oublier et manger le plus équilibré possible le repas suivant. Il est facile de retomber dans le cercle vicieux, il faut donc faire preuve de vigilance et éviter si possible toute forme de restriction…

 

 

 

 

 

Ces 2 formes cliniques ne partagent ni les mêmes signes ni le même pronostic.

 

Le traitement doit en être différent.

 

 

 

Tableau comparatif des formes restrictive et boulimique

 

 


Signes
Forme restrictive
Forme boulimique
Visage et membres inférieurs oedématiés       
Peu ou pas
Oui
Hypokaliémie
Peu ou pas
Oui
Sentiment dominant
Toute puissance
Honte et dégoût
Etat dépressif
Latent
Souvent présent
Sexualité
Absente
Normale, perturbée ou absente
Hyperactivité physique
Fréquente
Plus rare
Restriction alimentaire
Féroce
Plus variable
Repas vrais
Rares
Variables
Evolution
Vers l’amaigrissement
Vers la prise de poids, les crises de boulimie et la boulimie à poids normal
Complications
Celles de la dénutrition
Hypokaliémie et suicide (rare)
Pronostic
Meilleur
Moins bon
Décès
Rare : 1 % :
(si dénutrition traitée)
Moins rare : 2 à 4 %

 

 

 

Signes associés  

 

 

 

Physiques

Psychologiques

  • Ostéoporose précoce
  • Perte de cheveux
  • Débalancement hormonal
  • Lanugo (c'est-à-dire qu'un duvet vient recouvrir le corps)
  • Déficience des organes (reins, coeur)
  • Difficulté à se concentrer
  • Fatigue ou trouble du sommeil
  • Etc.
  • Dépression ou humeur dépressive
  • Dévalorisation, dépréciation
  • Diminution du plaisir
  • Perception déformée de son image corporelle
  • Anxiété, angoisse
  • Irritabilité
  • Changement dans les humeurs
  • Etc.

Sociales

Économiques

  • Isolement-retrait social
  • Perte d'emploi
  • Perte de cercle social
  • Relations amoureuses difficiles
  • Relations interpersonnelles difficiles
  • Etc.
  • Coûts sociaux élevé pour l'hospitalisation
  • Perte de revenus si la personne travaille et qu'elle doit être hospitalisée
  • Coûts pour l'achat de produits diététiques, laxatifs, diurétiques
  • Etc.

 

 

 



 

 

L'attitude psychologique est stéréotypée :


 

 

Hyperactivité contrastant avec l'altération de l'état général, hyperinvestissement scolaire,

 

préparation des plats d'autrui ;

 

Idéal esthétique de la maigreur ;

 

Difficultés relationnelles majeures ;

 

Relations sociales pauvres ;

 

Vie sexuelle ou affective pauvre ou nulle...

 

Ils se caractérisent par un amaigrissement important (15 % du poids d’origine)accompagné d’une fonte musculaire. Parfois s’y associe un état dépressif ou un besoin permanent de boire.


On observe plusieurs signes associés chez les personnes souffrant d’anorexie qui peuvent apparaître de manière isolée ou combinée, en fonction de la gravité et de la durée de la maladie. 


 

 > Hyperactivité 

 

 

> Déni de la maladie, de la maigreur 

 

 

> Dépression :

 

 

 

> dans la phase la plus sévère de la maladie : maigreur extrême avec épuisement physique et psychologique

 

 

> pendant la prise en charge, comme « effet de sevrage » du comportement alimentaire  

 

 

> Anxiété 

 

 

> Obsessions concernant les aliments, collections de recettes et outils de cuisine… 

 

 

> Retrait des relations sociales, peur de manger avec les autres 

 

 

> Irritabilité 

 

 

> Sommeil perturbé  

 

 

> Refus de maintenir un poids au niveau ou au-dessus d’un poids minimum normal par rapport à l’âge et à la taille.

 

 

> Peur intense de prendre du poids ou de devenir gros malgré une insuffisance pondérale.

 

 

> Altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps. Influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle et de la restriction alimentaire.

 

 

> Absence de règle pendant au moins trois cycles menstruels consécutifs chez les femmes menstruées.

 

 

 


 

 

 

 

 

Conséquences physiques Quelles sont les complications possibles ?

 


Une ou plusieurs des conséquences mentionnées ci-dessous peuvent apparaître ; elles dépendent de la durée et de la gravité de l’anorexie. 

 (voir l'article sur les dangers)

 

 

Les manifestations somatiques qui accompagnent l'anorexie mentale sont :
(source : Société de Nutrition et de Diététique de Langue Française, 2001)

 

 

 

  • Dénutrition, infection,

 

 

  • anomalie de la régulation thermique,

 

 

  • hypercholestérolémie,

 

 

  • troubles ioniques,

 

 

  • bradycardie,

 

 

  • hypotension,

 

 

  • arythmie,

 

 

  • retard à l’évacuation gastrique,

 

 

  • lithiases rénales,

 

 

  • oedèmes.

 

 

 


L’amaigrissement excessif peut aboutir à de graves carences nutritionnelles avec une perte de la masse musculaire.

Des troubles cardiaques, sanguins (baisse du potassium), de la thermorégulation, un déchaussement des dents et un affaiblissement du système immunitaire sont autant de complications. Lorsque l’indice de masse corporelle descend en-dessous de 13, la dénutrition est alarmante ; en-dessous de 11, le pronostic vital est en jeu.

En ce qui concerne les complications médicales de l'anorexie, la plus courante est l'aménorrhée (arrêt des règles). Il s'agit d'ailleurs d'un des diagnostic et de gravité du trouble mais cela fait débat. Certains auteurs le conçoivent comme une conséquence physiologique de la perte de poids, alors que d'autres voient une origine psychologique marquant le refus de la féminité.

Cet arrêt des règles peut provoquer, à long terme, des problèmes de croissance osseuse ainsi qu'une ostéoporose précoce.
 

 

 

> Aménorrhée, risque de stérilité

 

 

> Hypocalcémie, risques d’ostéoporose

 

 

> Carences vitaminiques et en oligo-éléments

 

 

> Sécheresse de la peau, perte des cheveux, ongles cassants

 

 

> Constipation

 

 

> Frilosité

 

 

> Lanugo (apparition d’un fin duvet de poils qui couvrent la peau)

 

 

> Cyanose des extrémités

 

 

> Crampes au ventre 
 

 

 

 

 

 

Comportements 
 

 

 


Les manifestations de la maladie sont particulières à chaque personne concernée. On observe toutefois chez les personnes souffrant d’anorexie un certain nombre de comportements qui reviennent fréquemment. En voici quelques exemples :

 

 

> Déni de la gravité de la maigreur actuelle : la personne souffrant d’anorexie nie farouchement avoir un problème sérieux avec la nourriture. 

 

 

> Obsession : la vie de la personne souffrant d’anorexie est réduite à une seule préoccupation : maigrir. Toutes ses pensées sont occupées à comptabiliser ce qu’elle a mangé et ce qu’elle va manger. C’est une perpétuelle obsession et toute sa vie est tournée autour de la nourriture : comment faire pour maigrir, pour cacher à son entourage le fait qu’elle ne mange pas, pour éviter d’être invitée à manger chez des amis ? Elle peut mentir à son entourage afin de fuir des situations trop difficiles pour elle. L’obsession est telle qu’elle peut se peser plusieurs fois dans une même journée pour s’assurer qu’elle n’a pas pris un gramme ou passer des heures devant le miroir pour se regarder et vérifier la moindre parcelle de son corps.  

 

 

> Image de Soi : la personne qui souffre d’anorexie a une piètre image d’elle-même. Elle a peu d’estime pour elle-même, ne se trouve pas belle ; elle ne s’aime pas ! Elle a beaucoup de peine à s’accepter telle qu’elle est, c’est pourquoi, elle utilise l’autodestruction. 

 

 

> Autodestruction : pour faire face à une trop grande souffrance, elle cherche à se faire du mal et peut avoir des comportement d’automutilation, voire même des tentatives de suicide. 

 

 

> Contrôle : la personne souffrant d’anorexie a besoin d’avoir le sentiment de contrôler sa vie : à ses yeux, ce contrôle passe par celui de la nourriture : elle met tout en place pour vérifier le nombre de calories qu’elle peut avaler dans la journée, sélectionne les aliments qu’elle a le droit de manger. Il arrive souvent qu’elle prenne possession de la cuisine et adore mijoter de bons petits plats pour son entourage sans y toucher elle-même.
Ce contrôle s’exerce aussi sur l’évacuation de la nourriture par des vomissements provoqués ou par la prise de laxatifs et/ou diurétiques. Elle est dotée d’une très grande détermination et son organisation personnelle est imperturbable.  

 

 

> Perfectionnisme et maniaquerie : les personnes anorexiques sont en général très perfectionnistes et réussissent brillamment leur scolarité car tout travail est préparé à la perfection. Elles sont, la plupart du temps, très intelligentes et font preuve d’une grande créativité (écriture de poèmes, récits, peinture, etc.). A la maison, l’anorexique a besoin d’être active. Elle déploie une immense énergie pour faire le ménage et maintenir un ordre impeccable. 

 

 

> Abandon de ses loisirs et perte de sa vie sociale : la personne souffrant d’anorexie est tellement obsédée par le désir de maigrir sans fin qu’elle va, petit à petit, s’enfermer dans son monde et être de moins en moins accessible pour son entourage qui, de son côté, a du mal à la comprendre et à accepter tous ces changements. 

 

 

> Recherche de chaleur : à force de ne pas s’alimenter convenablement, la personne souffrant d’anorexie a de la peine à se réchauffer. Elle a tendance à avoir froid, à se tenir près des radiateurs, à se promener avec sa bouillotte contre elle, à augmenter le chauffage de sa chambre et à se cacher sous de multiples couches de vêtements amples. 

 

 

> Difficulté à trouver le sommeil : avec le temps, elle a de plus en plus de peine à dormir la nuit. Ses troubles du sommeil et son amaigrissement entraînent des difficultés de concentration et un épuisement. 

 

 

> Hyperactivité : pour maigrir plus vite, la personne souffrant d’anorexie fréquente les centres de fitness, fait du sport de manière extrême et parfois même jusqu’à l’épuisement physique. Elle profite de chaque occasion pour dépenser d’avantage de calories. 

 

 

> Comportement extrémiste :            La personne qui souffre d’anorexie peut facilement passer d’un extrême à un autre. Ce comportement n’est pas conscient. Par exemple, elle peut avoir une période de désintérêt total de la sexualité et puis soudain, rechercher par tous les moyens la possibilité de séduire les hommes. Elle a des périodes d’euphorie où tout va bien et d’un coup, elle repart dans un moment de forte dépression, de découragement et d’isolement. Elle a tendance à agir de manière très directe, sans réfléchir aux conséquences de ses actes pour elle et pour son entourage, avec lequel elle peut paraître très dure.  Une jeune femme très amaigrie, avec néanmoins un gonflement du visage, un gonflement des glandes salivaires (parotides et glandes sous-maxillaires) est quelqu’un qui vomit pour éviter de prendre du poids du fait de crises de boulimie ou pour plus perdre de poids encore. Il faut absolument instaurer trois repas par jour afin d’éviter les crises de boulimie.

 

 

Ces crises de boulimie et ces vomissements sont de mauvais pronostic. D’une part, les vomissements entraînent une perte de potassium, dangereuse pour la santé ; d’autre part pour vomir, il faut ingérer une quantité importante de boisson qui entraîne des troubles du milieu intérieur de l’organisme.

 

 

    

 

 

 

Les signes biologiques

 

 

 


La perte des masses corporelles :

 

 

Le poids perdu est constitué de masse grasse, mais aussi de masse maigre et notamment de masse musculaire, et ce malgré l’hyperactivité physique.

 

 

Pour une maigreur donnée, il y a plus d’eau qu’il n’en faudrait : ceci revient à sous-estimer le degré de dénutrition !
Pour chaque pour-cent de poids perdu, il y a un pour-cent de masse musculaire dégradée : si une malade a perdu 20 % de son poids, elle a perdu 20 % de masse musculaire.
Les malades perdent donc plus de muscles que de tissu adipeux, et ce malgré leur hyperactivité physique ! Pour développer ses muscles, il ne faut guère plus de 1,2 g protéines/kg/j, mais il faut des apports énergétiques accrus de 10 à 15 %.

 

 

 

 

La perte des fonctions :

 

 

 

Atteinte des fonctions musculaires. Cette perte de masse maigre s’accompagne d’une amputation des masses et des fonctions musculaires :

 

 

muscles striés squelettiques

 

muscles striés « clés » : myocarde, diaphragme (muscle respiratoire)

 

muscles lisses digestifs : estomac, colon

 

Atteinte de fonctions internes :

 

 

Hypokaliémie : 37 % : le danger est là ; en dessous de 2 mmol/L, il faut traiter activement.

 

Hyponatrémie : 20 % : liée à une potomanie quasi toujours (rechercher crises de boulimie)

 

Rétention hydro-sodée : 75 % : elle disparaît autour d’un IMC de 15 kg/(m)2 . Donc, régime hyposodé en dessous de cet IMC et poids qui stagne pendant 8 à 10 jours à ce niveau pendant la renutrition : le malade prend de la masse mais perd de l’eau !

 

Insuffisance rénale fonctionnelle : 50 %
Aménorrhée : primaire. ou secondaire. perte de poids (60 %) 

 

 

 

 

 

 


Anorexie/Boulimie

 

 

 

 

L’anorexie est considérée comme le rejet à maintenir un poids normal. Pour cela les personnes utilisent différentes techniques du contrôle du corps. La boulimie est caractérisée comme l’alternance des conduites de voracité et des conduites de restriction alimentaire (jeûne, vomissement, médicaments purgatifs, exercice physique, etc.)
L’anorexie et la boulimie sont incluses comme troubles de la conduite alimentaire dans les catalogues des maladies mentales. Le DSM-IV établit deux sous-types d’anorexie :

 

 

anorexie restrictive où la perte de poids est le résultat de l’autocontrôle corporel sans recours aux vomissements et l’anorexie purgative où la perte de poids ne se produit pas sans le recours aux gavages et aux techniques purgatives et, en tout cas, aux techniques purgatives –si le gavage ne se produit pas: ainsi, la technique purgative peut succéder à des ingestions minimales de nourriture.

 

 

Dans ce qui concerne la boulimie, le DSM-IV établit aussi un sous-type purgatif (avec l’utilisation des vomissements et médicaments) et un sous-type non purgatif où les restrictions alimentaires ne s’accompagnent pas de vomissements.

 


 

 

La pression sociale


 

 

Anorexie mentale


 

 


Les signes de la maladie

 

 

L'anorexie est souvent masquée par les malades qui disent que l'appétit leur manque et qu'elles ont des nausées. Ce comportement contraste avec une activité physique normale.

 

 


L'anorexie mentale fait référence au refus d'une personne de s'alimenter - à l'exception parfois de petites quantités d'aliments particuliers - avec comme résultat une chute de poids qui peut être tellement importante qu'elle devient dangereuse pour la vie de la personne. Bien que la diminution de poids soit le signe le plus flagrant en matière d'anorexie, il ne s'agit pas du centre du problème. En effet, de nombreux individus sont, à l'heure actuelle, soucieux de perdre du poids pour des raisons esthétiques, médicale (ex. cancer) ou psychologique (ex. dépression). Ces raisons peuvent être précisées sans qu'un diagnostic d'anorexie soit toujours envisagé.


 

 

Si l'étymologie du mot anorexie fait référence à la perte d'appétit, l'origine du problème ne réside cependant pas dans l'absence de la sensation de faim. Loin d'avoir perdu l'appétit, la personne anorexique lutte d'une manière très active contre la sensation de faim, du moins au début, dans le but de ne pas prendre de poids et d'aspirer de plus en plus à un idéal de minceur. Après une certaine période de restrictions alimentaires, le corps s'adapte à cet état de manque et la sensation de faim s'apaise. Par la suite, les mécanismes biologiques de la faim et/ou de la satiété sont totalement déréglés.


 

 

De manière très spécifique, l'anorexie s'accompagne d'une peur intense "d'être gros(se)" et d'une poursuite incessante de maigreur. Ce trouble apparaît le plus souvent chez l'adolescente qui est et/ou se trouve trop grosse; elle commence, souvent approuvée par l'entourage, un régime qui, se révélant "efficace" au départ, se transforme en une préoccupation obsédante d'être sans cesse plus mince. Un exercice quotidien et intensif complète généralement le tableau des conduites alimentaires restrictives. Les préoccupations et les conduites alimentaires obsédantes liées à une volonté déterminée de maigrir encore et toujours plus, sont constamment présentes et n'abandonnent jamais l'anorexique, qui persévère dans son attitude, enivrée par la réussite de son programme et surtout par la capacité de contrôle qu'elle arrive à avoir sur son propre corps.

 

 


On distingue deux sous-types distincts lors du diagnostic d'anorexie mentale : le type "restrictif" et le type "compensatoire". La première catégorie concerne les anorexiques qui perdent du poids exclusivement à travers des restrictions caloriques sévères - voire à travers une non-alimentation quasi totale -, éventuellement accompagnées de moments d'exercice intensif. En ce qui concerne le second type - et c'est ce qui marque la différence avec l' "anorexie-boulimie" - des comportements compensatoires (vomissements provoqués, laxatifs ou exercicses physiques abusifs) répondent à l'ingestion de petites quantités de nourriture. Selon certaines études, la moitié des personnes anorexiques s'engage à un moment donné dans ce type de fonctionnement "compensatoire".


 

 


 

 

 Quelles sont les causes ?

 

 


Elles sont multiples :

 

- Troubles psychologiques (perfectionnisme, volonté de contrôle, mauvaise estime de soi, traumatismes d’ordre sexuel, difficultés dans le mode des relations aux autres…).

 

 

- Environnement socio-culturel et familial (apologie sociétale de la minceur actuelle, problèmes de communication au sein de la famille, conflits affectifs…).

 

 

- Une cause héréditaire des troubles de conduites alimentaires est à l’étude.

 

 

 

 

 


 

  

Qui consulter ?

 

Un psychiatre aidé le plus souvent par un nutritionniste et un psychologue.

 

 

 

 

 

Quels sont les traitements ?

 

 

Le traitement repose sur un contrat de renutrition passé entre le psychiatre et le malade. Celui-ci est accompagné d’une psychothérapie individuelle et/ou familiale. C’est un long processus. En cas de dépression associée, des antidépresseurs sont prescrits.Dans les cas graves, l’hospitalisation peut être nécessaire pour réalimenter de force le malade dont le pronostic vital est en jeu.

 

Il est très important de souligner qu'il y a énormément de formes d'anorexie, de sortes d'anorexiques et que chaque anorexique est différent. Donc, il est déconseillé d'effectuer des amalgames, des parallèles et surtout ne pas penser qu'il puisse y avoir une seule façon radicale de soigner l'anorexie. Elle appartient à celui qui souffre et seul cet individu en connaît les tenants et les aboutissants. Donc à chaque anorexique son anorexie et à chaque anorexique son chemin vers la guérison, car même si certaines voies se rejoignent, les approches et le contenu en sont forcement différents puisqu'ils appartiennent au vécu de la personne qui souffre. Des enfants, des adolescents, des adultes, mais aussi des nourrissons peuvent être anorexiques et là nous sommes d'accord, qu'il ne s'agit pas d'une quelconque recherche d'un canon de mode ou de beauté, car , à tord, on a tendance à le croire. Non, l'anorexie est une souffrance qui se niche à n'importe quel âge, mais surtout pas par hasard et est un véritable parcours de souffrance pour celui qui le "subit". Elle est le plus souvent révélateur d'un mal-être familial. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, lorsqu'il y a anorexie, toute la famille doit être soignée.

 

 

L'anorexie est souvent une souffrance associée à la culpabilité de faire souffrir ses proches, mais aussi de se faire souffrir soi-même. La famille culpabilise et reproche à l'enfant ou l'être aimé de ne pas s'alimenter correctement.

 

Vient se mêler l'affectif, le désordre, le rejet, tout un processus qui engendre différents malaises qui s'accumulent et font que finalement, au devenir, tout tourne autour de cette nourriture, si chargée d'orgueil et de puissance aux yeux de chacun et pourtant si inutile aux yeux des souffrants.

Un manque, un deuil mal compris, mal gérer, une absence peuvent être révélateurs de l'installation du symptôme de l'anorexie. Un propre objectif de futur parent peut en être en ce sens rédempteur. Le détachement avec la mère, la renaissance d'un possible au travers d'une autre personne ( l'analyste dans un premier temps ) permettra peut-être à l'individu de trouver l'envie de ne plus affronter la vie, mais bel et bien de la vivre, tout simplement.

Une parole d'anorexique : "Ne plus être, ne plus devenir, pour enfin exister, souhaiter la disparition de son corps si inutile, si disgracieux, pour devenir une âme, un esprit."

 

 

le vouloir vivre en se détruisant. Le vouloir être invisible tout en se mettant en scène, ne plus pouvoir se regarder et pourtant se mirer pendant des heures en s'"auto-flagellant", le vouloir vivre à tous prix dans sa chaire en sentant la moindre veine, le moindre muscle se dé